Jean Morillon est un diplomate de carrière français, né en 1924 dans les Pays de la Loire et décédé en 2008 en Île-de-France. 

Jean Morillon, diplomate, et Madame lors de la remise de la Légion d’Honneur, Dakar, Sénégal, 1980

Etudes

Jean Morillon, mon père, poursuit des études au collège Saint-Joseph de Mazé, à l’université catholique d’Angers d’où il sort licencié ès lettres et en droit, pour aller à l’Institut d’études politiques de Paris puis à l’École des langues orientales

Carrière

Sa carrière débute à Bucarest en Roumanie puis à Tripoli en Libye où il exerce les fonctions d’attaché de la délégation française au Conseil de Nations Unies pour la Libye.

Au sein du ministère des Affaires étrangères, il occupe différents et nombreux postes dans les ambassades et consulats de France:

Tunis en Tunisie

Djeddah en Arabie saoudite

Bagdad (ville dans laquelle je suis né) en Irak, alors le Royaume d’Irak

Tabriz en Iran

Rabat puis Ouarzazate au Maroc (le premier consul de France dans cette ville, dans laquelle est né mon frère François, à la suite de l’accès à l’indépendance du Maroc)

Khartoum au Soudan. En poste aussi pendant la visite du premier ministre chinois Chou En-Lai en 1964.

Ankara en Turquie (pendant la visite officielle du Général de Gaulle, accompagné de Michel Debré, en octobre 1968)

Alexandrie en Égypte

Mogadiscio en Somalie

Séoul (1en Corée du Sud. 

Amman en Jordanie

Dakar (2) au Sénégal (pendant une visite officielle de Jacques Chirac alors Premier ministre).  Il exerce alors de nombreuses missions ponctuelles en Guinée-Bissau.

Il est très souvent confronté à des situations de guerre, de conflits ou d’émeutes parmi lesquelles l’Irak (nationalisation du Canal de Suez) et le Soudan (émeutes, guerre civile). En Égypte également, il remplace alors le consul général de France à Alexandrie pendant la Guerre des Six Jours en 1967. Le hasard veut qu’il ait aussi à gérer dans cette même période le dossier du divorce de l’artiste Claude François.

Il œuvre en étroite collaboration avec les responsables dirigeants et politiques de nombreux pays auprès desquels il est en poste. Il collabore également avec des personnalités, dont quelques photos sont publiées sur ce site, telles Georges Gueyraud, Roger ChambardRoger GarreauPierre de VaucellesJacques DumarçayAlexandre ParodiJean Royère (3)Gontran Begoügne de JuniacJean de BeaussePierre LandyJacques de Folin et Fernand Wibaux (résistant, diplomate et haut fonctionnaire).  

Distinctions

officier du Nichan Iftikhar (Tunis 1951),

chevalier de l’ordre national du Mérite (Ankara, 1968: Scellé du sceau de l’Ordre sous le n° 2134 C 68, 11 mai 1968

chevalier de la Légion d’honneur (Dakar, 1980: Scellé du sceau de l’Ordre sous le n° 2863 CV 79, 31 mars 1980). 

Culture et publications

Dès sa jeunesse et avec ma mère, il est un proche du père capucin Charles Chesneau (1902-1970), leur enseignant, plus connu sous son nom en religion: le révérend Père Julien Aymard d’Angers.

Il est passionné par la diversité des cultures, les langues, les religions particulièrement l’Islam.

L’islamologue Louis Massignon, son professeur à l’Institut d’études politiques, reste son maître à penser dont l’influence est considérable dans le déroulement de carrière.

Il porte également une grande admiration Djalâl ad-Dîn Rûmî, poète mystique persan désigné comme «Mawlânâ». Lors de son long séjour en Turquie, Jean Morillon a l’occasion de se rendre plusieurs fois à Konya afin de rendre hommage à ce poète  et d’affiner ses recherches.

Fasciné par la Vierge Marie, il se rend, avec sa famille, dans la majorité des lieux qui auraient connu ses apparitions.

Il maîtrise parfaitement arabe, hébreu et turc et pratique également, au cours de sa carrière, le chinois et le coréen.

En complément à de multiples conférences dans de nombreux pays, Jean Morillon a rédigé les ouvrages et articles suivants :

  • Massignon, Classiques du xxe siècle, 1964. Premier essai consacré à la pensée de Louis Massignon et également ouvrage de référence sur l’islam auquel se réfèrent de nombreux spécialistes, philosophes et auteurs parmi lesquels Robert Amadou (1924-2006):

« Or, comme le rappelle Jean Morillon, avant de citer Massignon, « c’est l’islam qui, des trois religions monothéistes, a conservé, de la façon la plus pure, la mémoire de l’ancêtre commun Abraham : lui qui est prédestiné à recevoir dans son sein, toutes les nations, au cœur de la Ville sainte : « l’hospitalité d’Abraham est un signe annonciateur de la consommation finale du rassemblement de toutes les nations, bénies en Abraham, dans cette Terre Sainte qui ne doit être monopolisée par aucune. Et tant dans son ascension nocturne que dans sa première orientation de prière canonique vers Jérusalem, Mohammed, le prophète de l’islam, a revendiqué la part de bénédiction abrahamique, la part de possession de la Terre Sainte promise à tout fils d’Abraham, fils selon la naissance ou selon l’adoption de la foi. »

Famille et relations

Issu d’une famille dont les racines sont ancrées en Anjou, plus particulièrement dans l’actuel département de la Mayenne, Jean Morillon est le fils de Paul Morillon, notaire dans différentes études parmi lesquelles Nantes, Troyes, Lusignan et Morannes, et le frère d’Yves, ingénieur chimiste. 

Monsieur Paul Morillon

Paul Morillon suit des études à Angers au collège Saint-Julien puis à l’Ecole de Notariat. Il débute sa carrière dans le notariat à Nantes en qualité de clerc de notaire et de syndic liquidateur.

Il est également maire de la commune de Mazé (Maine-et-Loire).

Il est au front lors de la première guerre mondiale au sein du 33ème d’artillerie puis des 220ème et 274ème régiments d’artillerie de campagne.

Son épouse, ma grand-mère paternelle, est originaire de l’actuelle province de la Nouvelle-Aquitaine par son père (famille établie principalement dans la Vienne depuis des générations) et de Normandie mais également de Picardie par sa mère (Seine-Maritime et Pas-de-Calais).

Ma mère est angevine par sa mère et berrichonne par son père.

Mes parents se sont rencontrés à la « Catho », soit l’Université Catholique d’Angers. Ma mère, après des études secondaires à l’Ecole de Jeunes Filles de la rue Bodinier, y étudiait l’histoire, particulièrement la période de la Renaissance et l’histoire de l’Empire byzantin.   

Jean Morillon est un ami proche du comte Pierre de Vaucelles, mon parrain (ma marraine est Madame Hallberger).

Le comte Pierre de Vaucelles est entré dans la carrière diplomatique en 1932. Il a exercé des fonctions diplomatiques à Bucarest, Berlin, Budapest puis celle d’ambassadeur de France à Bagdad (Irak) entre 1954 et 1956. Sa carrière se poursuit, dans les mêmes fonctions, à Caracas (1963-1967) et à Oslo (1967-1971). Pierre de Vaucelles est également ministre plénipotentiaire, chef de la section politique à l’Institut des hautes études de la défense nationale et chef de la délégation française, à la Conférence des Nations Unies sur les relations et immunités diplomatiques à Vienne en 1961.

Madame Jean Morillon, Angers, 1942

 A différentes reprises (Bagdad, Khartoum et Ankara), Jean Morillon est en poste avec son ami Claude Mantel (Compagnon de la Libération puis diplomate). 

A Séoul, une rencontre avec Virgil Gheorghiu (5) lui permet de nouer une relation d’échanges avec l’écrivain.

A la retraite, mes parents entretiennent une relation étroite et personnelle, construite lors de leur rencontre en Jordanie, avec le Pasteur Georges Tartar et son épouse .

Notes et références

1: A  Séoul, je suis une année d’études par correspondance avant d’intégrer l’internat du Lycée Franco-Japonais de Tokyo pendant deux années. Le correspondant de mes parents sur place est François de Laboulaye alors ambassadeur de France au Japon. Il a également été membre d’honneur et président de l’Association des Amis de Louis Massignon.

2: C’est à Dakar que j’effectue mon service militaire auprès du 10ème BIMA.

3. Monsieur Jean Royère, alors ambassadeur de.  France à Khartoum, est mon parrain de confirmation (par l’archevêque de Khartoum, Monseigneur Agostino Baroni). Une photo sur cette page témoigne de la cérémonie dans la cathédrale de Khartoum en février 1965.

4: Novembre 2020: le site Ethiopiques ethiopiques.refer.sn semble présenter des difficultés d’accès. Cet écrit a cependant été préservé depuis ce site (cf. rubrique « Photos et documents« ). Il est également mentionné dans différents ouvrages parmi lesquels « Louis Massignon » par Christian Destremau et Jean Moncelon (Tempus, 2011). 

5: Un extrait d’article de la presse coréenne, The Korea Herald, sur cette page montre Messieurs Virgil  Gheorghiu et Jean Morillon. 

Photos et documents